Harcélement de la Polignac (5)

''Comme vous le désirez! je vous suis!''

*Aussitôt dit, aussitôt fait !
Le carrosse des Polignac est vite apprêté, et André choisit son propre cheval et Prince blanc pour le tirer. Il se met à la place du cocher et prend les rênes, pendant que Madame de Polignac saute d'un bond à ses côtés.
Le trajet est assez court de la demeure des Polignac à la maison que loue Fersen à Paris. André et sa compagne n'ont pas trop le temps de parler de... "choses sérieuses" et n'échangent que des commentaires sur ce qu'ils voient.
Les voilà donc devant le logis du brochet ^_^.*

**Et bien sûr, je te laisse deviner, Cha'-André, qui va interpréter le brochet !!!
**

"Attendez-moi ici, André... je vais sonner à la porte !
Peut-être le Comte est absent (Vous svez qu'il est toujours à courir dans Paris, le soir ? Oui, c'est un "coureur" !!!). Et comme j'ai reçu l'ordre de la Reine de ne lui remettre ce pli qu'en mains propres... il nous faudra attendre son retour dans le carrosse !"

*La Popo sonne donc, secouant la petite cloche qui est à droite de la porte d'entrée.*

**Eh bien...
Vous voyez comme la Polignac peut parfois être mauvaise langue !
Non, moi le brochet je n'étais pas du tout parti "courir" (Fi ! le vilain mot que voilà !) dans Paris. Exceptionnellement, remarquez ! Et parce que j'avais la migraine... je suis resté chez moi, à lire le dernier Sade !
Et j'ai même donné congé à mes deux domestiques, généreusement ! (Voyez que je n'ai pas que des défauts !) ; je suis donc seul chez moi et c'est tout naturellement que... je vais ouvrir la porte puisque quelqu'un a sonné.**

*Donc, le brochet ipsum ouvre la porte et... est quelque peu surpris de voir ses deux visiteurs tardifs.*

"Comment, c'est vous, madame de Polignac ! Et c'est vous, André, mon n'ami !
Mon Dieu ! Serait-il arrivé quelque chose à la Reine (ô, ma Reine !) ... ou bien à Oscar (ô ma chère Oscar, mon n'amie !) ?"

*La Polignac se tourne vers André, qui entre-temps est descendu du carrosse (tenant toujours les rênes) pour saluer Fersen.*

"(à mi-voix, pour que le brochet n'entende pas ce qu'elle dit) Ecoutez, André, répondez-lui, vous !
Moi, il m'horripile, ce Comte suédois !"

**Moi, il m'horripile, ce Comte de Fersen !
(Moi aussi ! Moi... mon "vrai moi", quoi !)**

''Ne vous inquiétez pas Monsieur de Fersen, il n'est rien arrivé à la Reine ou Oscar, nous avons seulement une lettre à vous remettre de la part de son altesse''

*Il attendit que Mme de Polignac lui donne la lettre*

"Aah ! Oui... Voici la lettre, Comte !"

*La Popo tendit la lettre à Fersen...*

*... qui la prit.
Il regarda André, puis la Polignac... trouvant étrange, bien sûr, qu'ils soient venus tous les deux ensemble lui remettre la lettre de MA...
Puis il leur dit.*

"Madame de Polignac, cher André ! Entrez donc , je suis seul chez moi ce soir et je voudrais vous offrir quelque chose à boire !
Mets la voiture et les chevaux à l'écurie, André (Prends la porte cochère, et c'est au fond de la cour à droite !).
Vous êtes d'accord ?"

*La Popo se tourna vers André.*

"Je sais pas, moi...
C'est à vous, André, de décider..."

*Le brochet, surpris : ! pense :
André ! Elle lui a dit : André !!! Ces deux-là seraient-ils... ensemble ?
Oh, il faut que je sache ça ! (Ne serait-ce que pour me distraire dans cette sirée de solitude !
Il insista donc auprès d'André, avant que celui-ci ait eu le temps de répondre, pour qu'il reste.*

"Je vous en prie... acceptez et entrez... mon ami !"

''très bien comte, nous acceptons cela ne pose aucun problème!''

*Le Comte introduisit Madame de Polignac et André dans son salon, et leur versa d'autorité deux grands verres de Brandy.
Sûrement pour leur délier la langue, car il commença aussitôt après à leur poser des tas de questions, toutes aussi indiscrètes les unes que les autres.*

"Alors ? Madame de Polignac ? Vous allez m'expliquer pourquoi vous êtes venus ici TOUS LES DEUX, André et vous, me porter cette lettre de ma Reine, (ô ma Reine) ! Alors qu'un seul de vous deux aurait suffi.
Y aurait-il... hmm, hmm ! quelque chose ^_^ entre vous deux ?
André ? Vous ne dîtes rien... Donc, qui ne dit mot avoue ^_^ (1) comme on dit chez moi en Suède !
Pour égayer ma soirée... racontez-moi votre histoire d'amour ! Où vous êtes-vous rencontrés ?"

(1) Notez au passage que les proverbes suédois sont un peu différents des proverbes français.

*La Popo, qui n'avait pas touché à son verre de Brandy, le reposa sur un guéridon qui était à côté du sofa où elle était assise avec André, et en profita pour glisser à son oreille...*

"André ! Ne répondons rien et... aprtons !
Cet homme m'écoeure... Il ne s'intéresse qu'aux cancans et aux histoires d'amour tordues de Versailles !"

*André avait bu quelques gorgées d'alcool durant les questions du comte maisa vait garder son calme d'esprit*

''Vous avez raison partons''

*Il se leva*

''Pardonnez nous Fersen mais nous devons partir''

"Comment ? Déjà ?... Mais... vous venez à peine d'arriver !!!
(Après quelques secondes de réflexion dans son cerveau reptilien...)
Oh ! J'espère que ce ne sont pas mes questions... un petit peu indiscrètes qui vous font fuir, mes amis !"

*Toujours à voix basse, la Popo dit à André...*

"Un petit peu ^_^ indiscrètes !!!
Quest-ce qu'il ne faut pas entendre, décidement, venant de cet énergumène !"

"Pardon ! Vous disiez, Madame de Polignac ?..."

*Ceci dit avec un grand sourire bien hypocrite et une voix aussi... gentillette version de chez Factice.*

"Rien... qui puisse vous intéresser !"

(tout bas vers André) "Dîtes quelque chose ! Ou levez-vous ! Faîtes quelque chose !
Moi, "je sens qu' j'vais craquer" !!!"

''Gardez votre calme!''

''A vrai dire comte, j'ai encore du travail qui m'attend et Mme de Polignac doit rentrer chez elle''

*Il prirent congés et sortirent*

*Fersen, dépité, rentra dans sa demeure après leur avoir fait un petit signe d'adieu de la main.
Il lut la lettre de la Reine pour se consoler...
"Pfff ! Quelle barbe !", pensa-t-il. "Elle me dit toujours les mêmes trucs, et je vous aime par-ci, et que c'est dommage que nos destins n'aient pas été plus simples par-là... Rien de passionant !"
Il se fit (lui-même !) une tisane "Gros-Dodo Nuit-tranquille", que ses domestiques achetaient chez le Comte de Cagliostro et qui procurait un sommeil calme et paisible aux esprits agités comme le sien. Il se brûla en versant l'eau sur le mélange de plantes (parce qu'il n'avait pas l'habitude de faire cela lui-même, justement) et fit "kay-kay"... Puis, il se mit au lit en râlant contre sa soirée gâchée et contre la Polignac et André... qui n'avaient pas voulu rester lui tenir compagnie, "les traîtres, les fourbes, les perfides, les Judas and ect".*

*Madame de Polignac et André étaient rentrés dans la demeure Polignac.
André avait remisé la calèche dans les écuries set avait pris soin des deux chevaux.
Il n'était pas assez tard pour aller se coucher (sauf pour un Fersen). Et ils n'avaient pas envie, ni l'un ni l'autre, de se quitter encore.*

"André ! Voulez-vous que nous allions passer un moment dans la cabane de Charlotte, au fond du jardin ?"

*il lui sourit*

''Cela sera avec plaisir Madame!''

*Donc quelques minutes plus tard, tous deux sont assis sur les petites chaises d'enfants de la cabane où Charlotte jouait quand elle était toute petite. (La même cabane où ils avaient goûté une fois en compagnie de Louis-Joseph).
La Popo se tourne vers André et l'embrasse avec affection sur la joue.*

"Merci.. merci beaucoup pour ce soir !"

*il sourit*

''Je vous en prie, ce n'était vraiment rien vous savez!''

"Eh bien si ! c'était beaucoup pour moi...
Vous m'avez sauvé deux fois la mise : une fois, en récupérant cette lettre pour qu'elle ne tombe pas dans les sales mains de Meaux et de sa clique (Dieu sait ce qu'ils en auraient fait !) ; et la seconde fois, en prenant congé très vite de chez ce... de chez ce... coureur de Fersen !
Excusez-moi, je n'aime pas cet homme... Vous avez dû le remarquer ?"

''Oui en effet, je l'ai remarqué! Mais lorsque vous dites que c'est un coureur....vous voulez dire qu'il ne fait...que profiter de la Reine et qu'il a d'autres femmes?''