Harcélement de la Polignac (5)

"Je veux dire surtout qu'il se vante ! Ouvertement, et même auprès de la Reine... Qu'il se vante d'être irrésistible, et que telle ou telle personne de la Cour soit amoureuse de lui !
Tenez, il a même montré à la Reine des lettres d'amour passionnées que l'épouse de Lauzun lui a envoyées. Il a ri, en soulignant certaines phrases.
Et pas plus tard que le mois dernier... il soutenait qu'Oscar de Jarjayes était amoureuse de lui, et qu'il lui suffirait (je le cite !) qu'il la siffle comme un chien pour qu'elle le suive !"

''COMMENT!!''

*André était abasourdi*

''Oscar être traitée ainsi!! Mais quelle honte! Elle 'na d'ordre a recevoir de personne!''

*Julie de Polignac regardait André s'indigner et serrer les poings, avec un petit pincement au coeur...
Car mieux que des aveux, cette indignation montrait combien il tenait à Oscar de Jarjayes.
Elle décida de jouer cartes sur table. L'amitié, après tout, ne valait-elle pas mieux que l'amour, dans la vie, passée la trentaine ?*

"Oui...
Je vois que... vous... (Elle hésita sur le mot, puis parvint à le prononcer...) aimez ^_^ Oscar de Jarjayes !
Alors, je vais vous donner un conseil... d'amie. Puisque, comme je vous l'ai dit il y a de cela quelques heures, je tiens à votre amitié... plus qu'à votre amour qui ne serait que provisoire.
Mon conseil si vous l'aimez : dîtes-le lui... qu'elle oublie ce Fersen qui, de toute manière, se moquera toujours d'elle et ne jouera qu'à se faire aimer, d'elle comme des autres femmes...
Moi aussi j'avais remarqué... le triste regard bleu qu'elle avait, lorsqu'elle les regardait, la Reine et lui."

*André lui sourit*

''Vous vous égarez Madame, je considère Oscar....comment dire....comme ma petite soeur! Elle est si innocente qu'elle ne se rend pas compte des dangers, je dois constament veiller sur elle! C'est pour cela que je m'indigne! Je ne veux pas qu'on lui fasse de mal''

"Vous êtes sûr que vous ne l'aimez pas d'un sentiment plus profond que l'amitié ?
Vous êtes sûr que vous ne l'aimez pas d'Amour ?"

*André se mit à rire*

''Je connais Oscar depuis mon enfance! Comme je vous l'ai dit elle est comme une soeur qu'il faut que je protege, mais je m'imagine mal l'epouser!''

Mais a mon avis ca va pas marcher ce coup la vu la banniere que j'ai comme signature!!

**Ouh le menteureuh, il est amoureuheuh !
(Trahi par sa bannière, en plus !)**

"Hmm... Laissez-moi en douter, mon ami !
Et... si vous voulez bien vous prêter à un petit jeu amusant... tenez, donnez-moi votre main... paume en l'air.
Oui, j'ai appris à lire dans les lignes de la main avec une de mes nourrices qui avait du sang gitan.
Je pourrai y lire... votre vie, vos amours surtout. Peut-être ignorez-vous encore qui ^_^ vous aimez !"

''Très bien si vous insistez''

*Il lui tendit sa main*

*La Popo prit donc la main d'André et commença à ... "lire".
(Ben oui ! ça se dit réellement comme ça !!!)*

"Oh... je vois votre ligne de vie... Elle est profonde et bien marquée, bien dessinée... ce qui me dit que vous avez une force vitale exceptionnelle..."

*Elle s'interrompit.
Elle venait de voir que cette ligne de vie s'interrompait brutalement, et n'était pas très longue. Ce qui indiquait qu'André Grandier mourrait sûrement de façon brutale, et assez jeune.
Devait-elle lui dire cela ?
Sa nourrice, la gitane, lui avait confié que, lorsqu'on "lisait" cela dans la paume d'une personne, le plus raisonnable était de garde ça pour soi et de ne rien lui dire. Aussi Julie de Polignac décida-t-elle de se taire.
Pour changer de thème, elle eut un petit sourire crispé et dit avec une voix qui voulait être pleine d'entrain, mais qui tremblait un peu d'émotion.*

"Et maintenant, André, voulez-vous que je lise votre ligne de coeur ?
Après tout... c'est là la seule ligne qui nous intéresse, non ?"

*André avait remarqué son changement d'attitude, mais ne dit rien*

''Allez y!''

*La Polignac regarda attentivement la ligne de coeur qui était bien dessinée dans la paume de la main de son compagnon.
Ce qu'elle lut lui arracha un sourire.*

"Il n'y a bien sûr pas écrit qui ^_^ vous aimez, mais je peux vous dire une chose :
Vous êtes l'homme d'un seul Amour.
Seule, une seule femme a compté, compte et comptera pour vous, dans cette vie. Et vous la connaissez depuis longtemps. C'est écrit là !"

*Elle pointa de l'index la ligne dans la main, d'un air savant.*

''Tout cela est bien étrange....''

*André connaissait plusieurs personnes de la gente féminine depuis longtemps...ce qui ne l'aidait guère*

"Je peux dater, -à une ou deux années près...-, la date de votre première rencontre.
Ouh la ! Cela remonte à loin... Vous deviez avoir... dans les six, sept ans."

**Vous en voyez toujours pas de qui il s'agit ?!!
**