Délire St. Just / Rosalie

*Déjà, il se relève... un peu vexé.*

"Non, mais... c'est cette fichue cape ! Elle est bien trop longue pour moi, Rosalie ..."

*Normal ! Je ne fais qu'un mètre, 57 : la même taille que mon cousin Tony de Saint-Just. Eh oui, on est petits dans la famille !
*

"Rosalie, puisque tu es couturière... Voudrais-tu me la racourcir, ce soir ? Imagine... si me casser la g... comme ça m'arrivait, pendant l'exercice de mes fonctions... je pourrais me faire arrêter bêtement par les soldats du Roi !
Tu disais, à propos de Tony ?"

"Il est passé. Bien sûr que je vais la recoudre. Bernard... j'ai quelque chose à te dire !"
*Elle rosit.*

"Oui, je t'écoute ! Tiens, voilà ma cape..."

*Il retire sa cape de Zorro, et la lui tend.*

"Puisque tu as ton matériel de couture, là, sur la table de la salle...Tu vas pouvoir me faire ce fichu ourlet, tout en discutant avec moi.
Moi, je suis un peu fatigué et je vais me reposer un peu, près de ce bon feu ...
Tu me disais ?"

**Un peu macho, le Nanar ? **

*Elle posa la cape et regarda Bernard.*
"Bernard, je vais... je suis... J'attends... un bébé."

"Oui... C'est extra, c'est merveilleux ! Je vais être Papa !!!"

**Je vais pouvoir jouer à Zorro avec mon fils, super !
**

*Soudain, Nanar marque un temps d'arrêt... fronce les sourcils au-dessus de son masque, qu'il n'a pas encore enlevé...*

"Mais... Quel rapport avec mon cousin Tony ??? Rosalie ?!! Tu me parles d'abord de Tony, puis de ta grossesse... Arf !"

*J'ai un doute, là !... Pourtant, Tony m'a dit au moins 1000 fois qu'il était amoureux d'un "Ange blond", qui habite près de Versailles... Et il est honnête. Je ne pense pas qu'il ait eu aussi une relation coupable avec Rosalie... Mais qui sait ?*

*Rosalie sourit.*
"Je te donnais les nouvelles, c'est tout. C'est toi le papa de ce bébé, je te le jure."

*Nanar, soulagé, quand même !...*

"Bon... Je t'avoue que je n'en ai pas douté une seule seconde..."

*...d'autant plus que, ayant reçu confidences complètes de Cousin Tony, je sais : primo, qu'il est amoureux de sa blondinette à cheval blanc ; et secundo, qu'il est... Arf, arf, arf !... (Nanar se gausse intérieurement, peu charitablement...) ... encore puceau. Eh oui, il a des principes modernes, mon cousin Saint-Just, mais qu'il n'applique pas réellement pour lui-même ! Un mec bourré de paradoxes !!!*

**Bon, fin de la parenthèse ! On ne va pas disserter ici ...
...sur la vie sexuelle du Chevalier de Saint-Just !**

"Rosalie ? Tu veux bien commencer mon ourlet, s'il-te-plaît ? J'ai un... cambriolage qui m'attend dans moins d'une heure, moi, là !"

"Bien."
*Elle recousut l'ourlet, tête baissée.*
"Ca te fais plaisir au moins ?"

"De quoi ? Que tu me recouses mon ourlet ???
Diantre ! Je veux, que ça me fait plaisir ! C'est moi qui te l'ai demandé !
Imagine que je me casse la g... comme tout à-l'heure, lors de la petite visite tardive (hmm, hmm !) que je vais faire chez le Duc de Guiche !!!"

*Vraiment Zéro, le Nanar !*

*Elle baissa encore les yeux.*
"Je te parle de notre enfant, Bernard !"

"Ah, tu parlais de notre enfant !
Mais bien sûr, que ça me fait plaisir !!!
Tu te rends compte, Rosalie, je vais avoir un fils qui sera fier de mes z'exploits ! Je pourrai lui raconter, dans quelques années, que son père était le Masque Noir !!!"

"Tu ne semblais pas très enthousiaste alors j'ai eu un peu peur."

*Pas très enthousisate, moi ?*

"C'est pas ça, c'est pas ça !!!
Mais je suis préoccupé, ce soir ; j'ai un cambriolage en train, moi ! Et je me demande si je vais rentrer chez le Duc par une mansarde du grenier, ou par l'arrière-cuisine !
Aaaah, le travail quel souci quand on est un Masque Noir consciencieux !!!"

"Bien, bien."

*Pendant que Rosalie est penchée sur son travail de couture, le Nanar s'installe confortablement dans le fauteuil devant la cheminée, étend ses jembes vers le feu...
Le repos du guerrier ^_^ ... Oups, pardon ! Le repos du Justicier masqué avant le combat de la nuit !!!*

"Tu sais, Rosalie, le Duc a un coffre-fort rempli de bijoux, diamants, pierres précieuses, or en barre... C'est ça que je veux saisir, cette nuit, pour le distribuer aux pauvres gens du quartier Saint-Antoine."

"Ton cousin pense que ce n'est pas une bonne idée."

*Tony ? De quoi il se mêle, celui-là ???!!!*

"Que c'est pas une bonne idée... que je sois le masque noir ?
Il t'en a parlé ?"

"Oui. Parce que tu vas être Père."

"Et alors ?
Je peux être à la fois père... et maire !!!"

**Oups, pardon ! Je me trompe de série, là !...
**

"Je peux être à la fois père et masque noir ! Non ?!!"

"Sans doute. Voilà, ta cape est prête. Veux-tu une soupe quand tu rentreras ? Je t'attendrai."

"Rosalie... Tu es trop gentille avec moi, mais... Non. Ce n'est pas la peine de m'attendre cette nuit.
Ecoute,, regarde-toi dans une glace : tu as l'air épuisée, tu as des cernes grands comme ça sous les yeux, tu travailles trop... alors, une bonne nuit de sommeil te fera du bien.
Et puis... je ne rentrerai pas de la nuit, tu sais qu'après un cambriolage je ne rentre jamais chez toi... au cas où un policier me suivrait.
Je ne veux pas te mettre en danger...."

*Rosalie se serra contre son Bernard.*
"Tu... vas me manquer."

"Ecoute, Rosalie... Je reviendrai demain soir, te voir, c'est promis...
Et puis... ne t'en fais pas pour moi !
Je suis le plus fort, le plus beau, (pas le plus grand, sûr, mais) le plus rusé, le plus intelligent ! Donc, je te reviendrai entier !!!"

"Il ya intérêt oui ! Sinon qui va publier dans ta rubrique les recettes de Grand-mère ?"
**Hihi, ne les ai piqué au château !!!!**

"Oui ! D'autant plus qu'il y a plein de personnes qui achètent la Gazette uniquement pour tes Recettes, ma Rosalie !!!
Je crois même que le Rédacteur en chef de la Gazette m'aurait renvoyé depuis longtemps, si je ne lui apportais pas tes articles culinaires chaque semaine !
Tiens, tu pourras me préparer deux ou trois recettes pour demain soir, JE les lui porterai après-demain... avec un article de société que j'écrirai... je ne sais quand !
Avec tout ça !!! Les cambriolages... Ma vie de famille... et tout, et tout ! C'est que je n'ai plus le temps de rien, moâ !!!"

**Pauvre Nanar ! On va te plaindre...!
**