Le Harcèlement du Popo

*Naive petite brise de Printemps !
Le Popo passe derrière Rosalie, toujours assise devant le piano, et lui "vole un baiser" dans le cou...
Et dans un souffle, il murmure...*

"Vous ! Rosalie... je vous aime !"

*Un frisson de peur parcourt le dos de Rosalie et son coeur sauta dans sa poitrine. Tremblante, elle murmura :*
"Mais... vous êtes l'époux de ma mère."

*Le Popo sort alors la phrase que sortent toujours les hommes mariés, lorsqu'ils veulent avoir une aventure extra-conjugale...*

"Oooh ! Vous savez, Rosalie... cela fait longtemps qu'il n'y a plus rien, entre Madame de Polignac et moi !"

**Ben tiens !
(Là, en l'occurence, c'est exact -le Popo ne ment pas- ; mais méfiez-vous, quand vous entendez cette douce phrase à vos oreilles ! Les filles !)**

"Mais... mais..."
*Rosalie ne savait pas quoi dire, elle ne savait plus comment réagir. Trop perdue pour opposer quoi que ce soit à son beau-père, elle demeura paralysée.*

*Une vraie aubaine pour le Polignac, qui en profita pour continuer à embrasser Rosalie dans le cou, sur son visage et à lui caresser les cheveux.*

"Smock ! Smock ! (ça, ce sont les bisous...)
Que vos cheveux sont soyeux, ma petite Rosalie ! Vous devez les laver avec le nouveau schammpooing à la mode, quel est son nom déjà ? Girodélane ? Non ?
J'en ai vu un flacon dans la salle de bains de ma femme..."

"Heu... N.. Non... je... Monieur..."
*Elle frissonait à chaque caresse.*
Mère, où êtes-vous ?

**Comme quoi, on a beau dire ...
C'est beau, l'instinct maternel !**

*Car qui arrive, et entre sans frapper ?
La Popo !*

"Rosalie, ma fille... je vous cherchais pour voir si...
(Elle s'interrompt en voyant son époux derrière Rosalie, et lui dit séchement...)
Eh bien ! Qu'est-ce-que vous f... là, vous ?"

*D'une voix aussi sèche, le Polignac répond...*

"Eh bien, quoi ! Je suis là autant chez moi que chez vous !
Quelles façons... de parler à votre époux, Madame !
Au revoir, Rosalie, à très bientôt ..."

*Il sort de la pièce.*

*Rosalie inspire profondément, respirant de soulagement.*
"Mère ! Je... vous voilà rentrée ?"

"Oui, ma chère enfant !
J'étais partie, presque arrivée sur Paris même... quand soudain... je ne sais exactement pourquoi, eh bien j'ai eu envie de vous avoir auprès de moi. Pour aller chez Madame Bertin.
Je... je voudrais vous offrir une nouvelle robe de bal. Et puis...
Et puis, il me semble que je suis arrivée au bon moment, non ? Mon mari ne vous importunait-il pas, là ? Je gage qu'en mon absence, il vous posait des questions indiscrètes sur votre ancienne vie...
Vois-je juste ?"

"Oh euh et bien."
** **
"Oui, enfin, pas actuellement, mais... avant, il 'en a posé.. mais ça ne me gène pas... seulement..."

"Seulement quoi ?
Vous ne dîtes mot... vous êtes gênée... Oh, je comprends ! Rosalie, vous n'avez pas à avoir honte de la vie miséreuse que vous avez connue lorsque je vous avais laissée à la garde de Nicole (Lamorlière, N.T. !)...
Je suis la seule... l'unique responsable de cela !
Vous n'avez pas à en rougir... et si mon époux vous a posé des questions indiscrètes à ce sujet, je vous prie de l'excuser. Les gens de la noblesse, comme lui, ont toujours une curiosité malsaine de ce qui se passe dans les quartiers pauvres de la capitale...
Venez avec moi... venez ! Une robe neuve... c'est la meillleure des consolations que je connaisse !"

**Rosalie était persuadée que ça en la rassurerait pas, mais être avec sa mère l'éloignerait momentanément de son beau-père et de ses avances. Elle suivit donc sa mère.**
"Il ne m'a posé aucune question sur ma vie de miséreuse, rassurez-vous. Ce 'nétait pas du tout le sujet."

"Mais alors... De quoi vous parlait-il, presque dans le tuyau de l'oreille, lorsque je suis entrée ???"

*Mon Dieu !, pense la Polignac. Pourvu que...
Non, ce n'est pas possible ! Ce serait trop horrible ! Et pourtant...*

"Oh heu hem et bien..."
** **

"Rosalie ? Vous pouvez tout me dire... je suis votre mère. Mais parlez, de grâce... Ne me laissez pas ainsi angoisser en imaginanat des choses."

*Tête baissée.*
"Il m'a fait des avances."

"OH LE FUMIER !!!
Dire qu'il me doit tout ! Sa place de Ministre! Son titre de Duc ! Son rang à la Cour !
Et qu'il me bafoue, ainsi... sous mon propre toit, avec ma propre fille !
Il va me le payer !!!
Attendez-moi là, Rosalie ! Nous n'allons pas chez Madame Bertin ! Je vais de ce pas... dans les appartements de mon époux."

"Mère, il ne s'est rien passé, je... "

"Vous quoi ? Rosalie ?"

"Je n'ai pas voulu ce qu'il s'est passé, je n'ai rien fait pour..."

*La Popo hausse les épaules...*

"Bien sûr, Rosalie !
Mais... vous savez... j'aurais dû vous avertir qu'à votre âge... quand on est jeune et fraîche comme vous l'êtes... on a toujours des ennuis avec des hommes plus mûrs qui ne sont attirés que par une chose : votre jeunesse."

*La Popo se jette sur le canapé, ne pensant plus à aller casser la figure à son ministre de mari...
Elle cache son visage entre ses mains, et éclate en sanglots...*

"Ah, Rosalie ! Je dois vous parler... vous parler de ce qu'il m'est arrivé, lorsque j'avais quinze ans...
Cela pourra vous aider, maintenant. Puisque vous avez le même problème, pour ne pas faire... les mêmes erreurs que moi.*

*Rosalie, surprise, savance vers la Popo.*
"Mère !"

*La Popo, toujours le visage caché dans ses deux mains, parle de sa jeunesse à sa fille.*

"C'est difficile de vous en parler, car ça concerne aussi votre Père, Rosalie... le Duc de Saint-Rémy.
J'avais 15 ans, cinq ans de moins que vous maintenant. Je vous ressemblais assez... de visage, car vous êtes plus grande que moi. Mes parents avaient engagé Saint-Rémy, complètement ruiné, comme précepteur. Et... il a voulu faire de moi sa maîtresse.
J'ignorais tout de l'amour. J'ai donc cédé à ses instances... et ce fut la catastrophe, lorsque je suis tombée enceinte.
La seule personne qui a voulu m'aider à ce moment-là a été... Nicole Lamorlière ; je vous l'ai déjà dit. La propre concubine de Saint-Rémy, qui entre-temps s'était enfui en Italie. Où il est mort, quelque temps plus tard, dans un duel.
J'ai été brisée par cette épreuve... j'ai dû vous abandonner. Aux bons soins de Nicole. Mais je ne voudrais pas...
Non ! JE NE VEUX PAS ! Je ne veux pas que vous, ma fille, viviez une expérience de ce genre !"

"Je..."
*Elle s'assit près de sa mère et tenta de la réconforter avec douceur.*
"Je ne comptais pas m'y laisser prendre, rassurez-vous. Je ne serai pas à lui. Je m'y refuse."