Harcèlement du Popo (2)

*La Duchesse de Polignac était partie de chez elle très soucieuse... laisser sa fille Rosalie, ainsi, triste et malade, lui déplaisait.
Elle s'occupa quelques instants de donner une leçon de français à la petite Mousseline, puis, pendant que la petite fille était occupée à rédiger une rédaction, elle décida d'aller voir la Reine et de lui confier sa peine...
peut-être la Reine pourrait-elle lui donner un bon conseil ?Elle était son amie, après tout... et elle aussi une mère.
Julie de Polignac frappa donc à la porte du boudoir de Marie-Antoinette...*

"Majesté ! Puis-je vous parler, quelques instants ?"

"Entrez, madame de Polignac, je suis ravie de vous voir. Mais... vous semblez en souci, madame. Dieu, confiez-moi votre peine que je puisse y remédier. Je suis la reine, ne l'oubliez pas, je peux tout !"

*Julie craque et éclate en sanglots, ce qui est rare chez elle.*

"O Majesté, que pourrait faire même une reine pour soulager la peine d'une mère à qui son enfant ne se confie pas ?"

"Votre enfant ? Rosalie a un problème ?"

*La Popo parle à sa souveraine et amie en cachant son visage dans ses mains... Elle a honte.*

"Oui ! Ma grande fille, que je n'ai retrouvée qu'il y a quelques mois, après toutes ces années où je ne savais pas où elle était ni si elle était encore envie... ma grande fille a des problèmes !
Je viens de la laisser, pleurant, malade et voulant être seule et ne pas sortir de ma maison... Et en plus, j'ai l'intuition qu'elle meurt de peur !
Ma Reine ! Si vous saviez comme j'ai honte... de ne pas savoir comment m'y prendre avec elle. Combien j'ai honte... qu'elle ne veuille pas se confier à moi, sa mère . Mais... j'ai l'impression qu'elle me fait payer toutes ces années où elle a dû vivre loin de moi.
Pourtant, si vous saviez, Majesté ! Pas un seul jour de ma vie, je n'ai pensé à cette enfant que j'avais été obligée d'abandonner..."

*La reine était pensive.*
"Et si on l'avait menacée. Imaginez : on l'a menacée de je ne sais pas quoi si elle vous parlait. Son silence n'est donc pas du à un manque de confiance."

"Vous voulez dire qu'elle ne m'aurait rien confié... pour me protéger ?
O Majesté ! Laissez-moi aller retourner auprès d'elle. Madame de Naoailles pourra bien s'occuper des leçons de Marie-Thérèse et de Louis-Joseph...
Mais... que pourrais-je faire de plus que ce matin ?
Ah ! Si seulement le Colonel de Jarjayes était sur Versailles, mais il a une mission au loin en ce moment, vous le savez... Je voulais lui demander d'aller auprès de ma petite fille... lui aurait su lui parler et puis... l'aider et la protéger si elle est menaçée."

*La reine devint pensive.*
"Voulez-vous... voulez-vous que ej demande au lieutenant de Girodelle d'aller la chercher ?"

*La Popo relève la tête et sèche les larmes qui coulent sur ses joues d'un revers de sa main...*

"Oh, Majesté ? Vous feriez ça pour moi... pour ma fille ?
Merci, merci mille fois !
Ce serait peut-être... la bonne solution. Envoyer le Comte de Girodelle la protéger. Et lui, saura peut-être (comme aurait su le Colonel de Jarjayes) lui parler et la faire parler... de ce qui la tourmente ainsi."

"Je vais le faire appeler immédiatement."

"Oh, merci, Majesté !
Mais... j'ai crainte que ma fille ne veuille pas venir avec le Comte ici... Elle est têtue, si elle refuse de venir ?... Il fera quoi, le Comte de Girodelle ? Il l'emmenera de force ?
Cela ne se peut pas..."

"Monsieur de Girodelle s'en sortira. Il saura lui parler. Alors...voulez-vous que je l'appelle !"

"Oh, oui, Majesté ! Je vous en prie...
Appelez-le... immédiatement !"

*La Polignac avait l'impression que sa fille appelait au secours...
Je suis décidement trop nerveuse, pensa-t-elle. J'ai des hallucinations auditives.
Elle n'en parla pas à son amie la Reine.*

"Qu'on fasse venir monsieur de Girodelle immédiatement."
"Bien, votre Altesse."

*Girodelle arriva et mit un genou au sol.*
"Majesté."

"Monsieur, je vous somme de vous rendre chez madame de Polignac où vous voudrez bien assurer la protection de sa fille mademoiselle Rosalie de polignac. Assurez-vous qu'elle ne soit point en danger et amenez la ici pour que je lui parle."

"Madame, vos désirs sont des ordres."
=> Maison des Polignac.

*Girodelle entra et salua les deux femmes.*
"Mademoiselle de Polignac !"

*Rosalie s'avança et fit une gracieuse révérence. Puis elle s'immobilisa.*

"Eh bien, mon enfant, on vous disait alitée, mais vous me semblez aller fort bien."

*Girodelle posa une main sur l'épaule de Rosalie.*
"Je ne dirais pas ça, votre majesté. Quand je suis arrivé, j'ai découvert cette personne aux prises avec Monsieur de Polignac, son beau-père. Il a bien failli abuser d'elle, mais je suis intervenu."

"Oh, Rosalie ! Ma petite fille..."

*La fière Julie de Polignac n'était plus qu'une pauvre mère éplorée... Elle s'approcha de Rosalie, sans oser encore faire un geste pour la toucher.*

*Rosalie tourna la tête vers sa mère. Elle s'avança et lui prit les mains. Ses yeux brillaient de reconnaissance car elle savait au plus profond d'elle-même que c'était grâce à elle que Girodelle était venu. En cet instant, par ce regard, elle lui pardonnait la mort de Nicole, celle de Charlotte, tout ce qu'elle avait fait. elle pleurait de soulagement.*

"Veuillez me pardonner, ma petite fille !
Je savais... puisque vous me l'aviez dit... que Polignac vous ennuyait ; mais... comme je lui avais fait la leçon, je pensais qu'il n'oserait pas... qu'il n'oserait jamais..."

*Julie de Polignac serra les mains de Rosalie encore plus fort dans les siennes...*

"Rosalie ! Dîtes-moi que vous me pardonnez... que vous pardonnez ma négligence !"

*Elle tenta de parler mais n'y arruivant pas elle se serra dans les bras de sa mère.*