"O.S.car 0.0.83, agent secret"

Chapître 1 /

En ce début d'après-midi de février, quatre élèves du Collège Chaumet étaient groupés dans la cour, autour d'un banc, et parlaient avec animation.
"Oui ! Je te dis que je l'ai entendue parler d'une "mission", l'autre jour quand quelqu'un l'a appelée sur son portable !", dit un ado d'à peine douze ans au visage criblé de tâches de rousseur.
"Oui, Sam ! Et c'est juste après qu'elle a disparu pendant trois jours et, quand elle est revenue, elle avait l'air vraiment crevée... Vous ne vous en rappelez pas ?", renchérit Marine, une brunette de quatorze ans.
Son frère jumeau, Thomas, acquiesce silencieusement ses paroles.
"En plus, il y a quelque chose qui ne trompe pas... et ça, je le dis depuis le début de l'année scolaire, moi !", dit une petite blondinette habillée à la dernière mode, d'un ton supérieur. Les trois autres la regardent; alors, sûre de son effet, elle continue :
"Elle est déguisée ! Elle se cache..."
"Quoi ?", s'exclament Sam et Thomas ensemble.
"Eh bien oui !", explique Tina la bimbo. "Ses cheveux, par exemple ! En réalité, ils ne sont pas noirs, mais blonds. On voit les racines... et je m'y connais, ma mère est coiffeuse ! Ses habits... c'est un déguisement !".
Elle marque une pause, puis continue :
"C'est évident ! Qui voudrait ne mettre que des pantalons noirs et des blousons, chaque jour ? Si ce n'est pour se déguiser ?"
Et elle enlève une poussière imaginaire sur son boléro rose avec satisfaction. Elle regarde, du coin d'un oeil à la paupière scintillante du même rose que son pull, l'effet qu'ont eu ses paroles sur les autres.
"Oui... je crois que j'ai capté !", murmure Sam, qui, lui, n'a que quatre jeans et quelques pulls et tee-shirts dans son armoire et a eu du mal à suivre le raisonnement très féminin de Tina.
Marine n'est pas trop d'accord :
"Ca, ça ne prouve rien ! Elle peut aussi s'habiller comme ça, parce que c'est pratique, puisqu'elle vient travailler au Collège à moto !", réplique-t-elle. Marine n'aime pas trop Tina, -et, par contre, elle aime bien la "mystérieuse personne" dont tous les quatre sont en train de parler depuis le début de l'interclasse.
"C'est donc vrai ?"
"C'est un agent secret ?"
"Un agent secret au Collège ? Woaw !", continuent-ils, parlant en même temps.... tellement pris dans cette passionante conversation, qu'ils n'entendent même pas la cloche sonner.
Ce n'est que quand ils entendent une voix sévère, derrière eux, qui les interpelle, qu'ils reviennent à la réalité :
"Eh bien ? La cloche a sonné il y a longtemps, les Quatrièmes ! Vous devriez être déjà en Etude, là !"
Ils se retournent et se sentent coupables. Car c'est "elle", l' "agent secret" dont ils étaient en train de parler, qui vient de les surprendre ainsi ...

.../...

Chapître 2 /

Grande, mince, brune aux cheveux très courts, avec un visage ovale au teint très clair, Intégra W. se tenait devant eux, les poings à la taille, et les regardait sévèrement.
La personne dont parlaient "les quatre mousquetaires" de Quatrième B, comme ils s'étaient eux-mêmes surnommés, était assistante d'éducation au Collège. Elle remplaçait les professeurs occasionnellement, lors de leurs absences, et avait un succès certain pendant les cours de Musique, où elle passait, d'un cours sur Beethoven, à une discussion sur Rammstein.
Dès le début de l'année scolaire, en septembre, les élèves les plus âgés de Troisième avaient donné à "Mademoiselle Intégra W." les surnoms de "général", puis de "colonel",pour ne garde rapidement que ce dernier. C'était à cause de sa façon de parler, autoritaire, de sa façon de marcher aussi, très, très droite, et aussi parce qu'elle ne souriait jamais (ou très rarement...
"Ici, c'est comme à l'Armée, avec le Colonel ^_^ pour nous surveiller !" Voilà ce qui se didait dans les couloirs. Bientôt, toutes les classes dont avait à s'occuper Intégra W. se mettaient au garde-à(vous sur son passage, dans les couloirs ou bien dans la cour.
Au moral, "le Colonel" était donc un mélange de froideur, de gentillesse, d'autorité et surtout une personne d'un grand charisme. Elle était bien sûr devenue un peu la star du Collège, et toutes ces "chères têtes blondes" l'aimaient bien, ainsi que les professeurs et les "autorités" du Collège.
Intégra W. faisait parfaitement son travail, et était autant respectée qu'aimée de tous.
A ce surnom de "Colonel", s'était rajouté depuis la rentrée de ja,vier celui de "F.B.I." ou d' "Agent secret". Des absences répétées, durant quelques jours... cela avait fait que les "Mousquetaires", dont l'imagination n'avait presque aucune limite, avaient été imaginer que leur "Colonel" était aussi un agent secret. Et que son emploi d'assistante d'éducation au Collège Chaumet n'était qu'une "couverture"... Bien résolus à résoudre ce mystère, les quatre en discutaient donc à chaque occasion.
Ils se croyaient vraiment dans les pages d'un de ces romans policiers dont ils étaient friands, surtout Sam et Thomas !
Mais dans l'immédiat, il leur fallait remettre leur enquête à plus tard et simplement... "obéir".
Ils suivirent donc Intégra W. à la salle d'Etude, tout en s'excusant, baouillant un peu :
"Nous n'avions pas entendu la cloche, Mon Colonel !"
"Nous... nous étions occupés..."
"Oui, oc... occupés par un devoir important !"
"Un exposé sur la musique baroque que nous a donné à faire Mme. A., la prof de Musique !"
Ils pensaient : "Pourvu qu'elle n'ait rien entendu de notre conversation ! Un Agent secret, ça devient méchant quand il est découvert..."

.../...

Chapître 3 /

Intégra W. avait oublié l'incident, et même, après l'heure d'Etude, elle leur avait donné quelques conseils pour la préparation de cet exposé sur la Musique baroque, - exposé qui existait réellement .
Marine avait pris des notes, subjuguée par l'allure et la culture musicale étendue du "Colonel".
Pendant les jours qui suivirent, Sam et Thomas, toujous excités par cette "enquête policières" à mener, avaient échafaudé un plan. Plan qu'ils exposèrent à Marine et à Tina, le vendredi soir après les cours.
Sam prit, bien sûr, la parole :
"Il nous faut espionner... nous aussi... espionner "le Colonel". Arriver à savoir : primo, où elle habite; secundo, ce qu'elle fait pendant son temps libre; et tertio, où elle va quand elle s'absente plusieurs jours de son trav..."
"Sam !", l'interrompit Tina en se regardant le bout de ses ongles, fraîchement manucurés de rose, avec un petit sourire ironique. "Ce n'est pas la peine d' "espionner", comme tu dis ! Je sais très bien où votre Colonel habite."
"VOTRE Colonel ?", s'exclama Marine. "Ah ça, tu en as, du culot ! Avoue qu'elle t'intrigue autant que nous, et que tu l'aimes autant que tous les élèves ici, toi aussi ! Seulement, tu es jalouse de sa populari..."
"Taisez-vous, les filles ! Pas de disputes entre Mousquetaires !", les arrêta Thoma, loquace pour une fois. "Tu disais, Tina ?"
"Eh bien, que je sais que v... Mademoiselle W. habite à X***, ce petit village qui est à dix kilomètres de la ville. C'est pour cela qu'elle vient à moto. Je le sais parce que..."
"Parce que QUOI ?", s'écrièrent les trois autres Mousquetaires.
"...Parce que je connais un peu sa soeur cadette, qui est Elodie W., élève de Troisième A ! Voilà !!! Elle... elle est venue au salon de coiffure de Maman et... vous savez que j'y suis souvent, pour apprendre mon futur métier (Tina voulait en effet devenir coiffeuse...)... et pendant que je lui faisais un schampooing, nous avons un peu discuté. Elle est très sympa, Elodie, comme fille, et d'ailleurs ses cheveux sont magnifi..."
"Bien !", l'interrompit Sam, qui savait que si Tina se lançait sur le sujet de la Beauté féminine, ils allaient en avoir pour un moment à l'entendre monologuer. "Dans ce cas, Mademoiselle Je-sais-tout, tu pourras peut-être bien répondre aux deux autres questions ?"
"Peut-être... dans un avenir assez proche, si Elodie revient au salon !", répliqua Tina. "Comme elle a les cheveux longs, Maman lui a conseillé de venir se faire égaliser les pointes toutes les six semaines", précisa-t-elle.
"N'attendons pas tout ce temps ! Nous pouvons déjà aller enquêter à X*** ce week-end! ", suggéra Marine.
"Notre grand'mère y habite justement !", continua Thomas.
"Demain, c'est samedi ! Nous pouvons lui téléphoner et lui demander si nous pouvons venir la voir avec deux amis! Vous ! Elle habite une maison en pleine campagne et sera ravie de nous voir...", reprit Marine. "Nous pouvons y aller par le bus... je vous téléphonerai ce soir si elle est d'accord !"
L'enquête des Mousquetaires avançait...

Chapître 4 /

Bien sûr "Mamie Nette", la grand'mère des jumeaux, fut d'accord, ravie d'accueillir chez elle pour le week-end quatre jeunes amoureux de la nature.
Après s'être installés dans la chambre d'amis de la petite maison et avoir pris un copieux goûter, les quatre sortirent sous le prétexte de "visiter le village" et de "faire une grande marche dans la nature, si belle en février"...
Le soleil était leur complice, car il réchauffait la campagne, un peu tristounette à la fin de l'hiver, même en Côte d'Azur.
Ils marchaient d'un bon pas sur la petite route déserte, en commençant à douter de leurs talents de détectives amateurs... Le village de X*** proprement dit était certes assez petit, avec une place autour de laquelle étaient groupés quelques commerces et une salle des Fêtes où se tenait un bal-musette. Mais il s'étendait aussi sur plusieurs kilomètres dans la campagne, et il y avait de nombreux lotissements récents, et des maisons isolées.
Comment donc pourraient-ils trouver où habitait Mademoiselle W. dans tout cela ?
"Il aurait fallu connaître son adresse exacte !", dit Sam. "Là, ça va être mission impossible ! Du moins, nous aurons fait de la marche... c'est bon pour la santé !"
"M...voui", maugréa Tina qui, pour sa part, préférait marcher en ville, allant de boutique en boutique...
La chance, encore une fois, fut avec eux. Derrière leur dos, ils entendirent la bruit d'une moto qui arrivait plutôt rapidement, ce bruit qui ressemble un peu à un essaim d'abeilles...
La moto, une rapide Comet jaune, les doubla... Puis, elle freina et s'arrêta quelques mètres plus loin, devant eux.
Avant qu'ils ne l'aient reconnue, "le Colonel" avait mis pied à terre, enlevé son casque et elle les interpellait :
"Ma parole ! Mais... mais ce sont les quatre Mousquetaires !"
(Tout le monde, au Collège, était au courant de ce surnom qu'ils s'étaient donné.)
"Mais qu'est-ce-que vous faîtes là ? De la marche ? -Ah, de l'exercice, c'est bien !"
"Nous vous espionnons...", pensèrent-ils. Mais cela, ils ne pouvaient évidemment pas le lui dire !!!
"Voui, nous marchons ! C'est excellent pour la santé !", dit Sam en premier.
"Nous faisons de la marche chaque week-end ou presque, vous savez, Colonel !", précisa Marine qui avait elle aussi vite retrouvé son sang-froid.
"Quand notre grand'mère, qui habite X***, nous invite à venir ici.", compléta son frère.
"Hmm...", maugréa en aparté Tina, qui regrettait son week-end en ville.
"Eh bien, moi aussi j'ai voulu faire de l'exercice aujourd'hui !", leur dit "le Colonel". "Je reviens d'une grande ballade en moto et..."
"Vous habitez par là, vous aussi ?", interrogea Thomas, l'air aussi innocent que s'il l'ignorait...

.../...

Chapître 5 /

Thomas, habituellement très silencieux (surtout en comparaison de sa soeur et de son meilleur ami Sam), avait eu l'idée géniale d'orienter la conversation sur... le sujet, précisément, qui les intéressait le plus dans ce petit village de X*** !
Et ce sujet-là, c'était, bien sûr, "le Colonel".
Intégra W. trouva la question normale... Après tout, lorsque vous rencontrez quelqu'un que vous connaissez en pleine campagne, il est normal de lui demander s'il habite dans le secteur, non ?
"Oui", répondit-elle; et elle montra une maison de son index ganté:
"Vous pouvez voir ma maison, là ! C'est celle-ci, derrière ce bosquet d'arbres !"
"Woaw ! Elle est... grande !", daigna dire Tina entre ses dents.
En effet, la maison était très grande et très belle, construite dans le style "moderne provençal" qui s'intégrait bien aux paysages de la région. Un mur assez haut l'entourait, mais les quatre Mousquetaires pouvaient voir le grand jardin qui, malgré l'hiver, semblait agréable.
"Un peu grande pour vous toute seule, "Colonel" ? Quand même ?", risqua Sam un peu effrontement. Il tremblait, intérieurement, de s'entendre répondre sèchement, que cela ne le regardait pas, mais il tenait tellement à continuer son "enquête" qu'il prenait le risque de passer pour indiscret.
"Ah, mais... je n'y vis pas seule, mais avec ma famille !", dit Intégra W., - que cet "interrogatoire" commençait visiblement à énerver.
Elle se serait presque crue devant un juge d'instruction miniature à quatre têtes, là !...
Ne voulant pas discuter davantage avec ses élèves, pour ne pas entrer trop dans leur intimité, ce qui est toujours délicat, elle leur fit un geste d' "au revoir" de la main. -Un salut presque militaire.
"Eh bien ! Je vais vous laisser continuer votre... marche forçée. Et de mon côté, je vais rentrer chez moi au chaud !"
Marine risqua un dernier va-tout :
"Chez vous? Alors... vous pourrez donner le bonjour à votre soeur Elodie de la part de Tina ? C'est une de ses amies."
"Ah ?", dit Intégra W., surprise. Elle regarda Tina un peu en biais... "Je ne savais pas...", murmura-t-elle.
Intégra W. n'appréciait pas trop Tina. Elle la trouvait superficielle, futile et égoiste.
"Eh bien, c'est d'accord ! A plus... à mercredi au Collège !"
La moto démarra et "le Colonel" prit le tournant, et le chemin qui menait à sa maison, rapidement. Les quatre se retrouvèrent seuls sur la petite route, et n'eurent pas d'autre choix que de rentrer, eux aussi, au chaud chez "Mamie Nette". Il commençait en effet à faire froid.
Silencieux pendant la bonne partie du trajet, ils ne firent le point sur leur "enquête" qu'en arrivant devant la grille de la petite maison.
"Eh bien", dit Sam, "il n'y a rien de mystérieux dans la vie privée de notre "Colonel". Elle vit en famille, nous connaissons même sa soeur... elle passe son week-end à faire de la moto et du sport..."
"Oui, mais... ses absences répétées pendant la semaine? Tu en fais quoi ?", insisita Marine. "C'est quand même étrange..."
"Continuons notre enquête... au Collège !", décida Sam. "Oui, ouvrons l'oeil... et même les deux... lorsqu'elle reçoit des appels sur son portable, par exemple. Ou... puisqu'elle surveille l'Internat la seconde moitié de la semaine..."
Il frappa d'une de ses mains dans la paume de l'autre, les yeux brillants :
"Oui ! C'est cela, l'idée ! Nous pourrons regarder dans ses affaires, celles qu'elle laisse dans sa chambre du dortoir... pendant la journée, quand nous serons sûrs qu'elle sera occupée ! Les agents secrets ont toujours des carnets et des adresses où aller, dans leurs bagages. Nous trouverons sûrement quelque chose !"
"Bonne idée !", dit Marine. "En attendant, allons voir Mamie Nette ! Sinon, c'est elle qui va commencer à soupçonner quelque chose de suspect... sur nous !"
"Oui, et passons aussi une agréable fin de week-end à nous faire chouchouter !", conclut Thomas en riant.

.../...

Chapître 6 /

Pendant les semaines qui suivirent au Collège, les quatre Mousquetaires n'eurent guère de temps pour "enquêter".
En effet, le mois de Mars arriva et, avec lui, le début des évaluations du deuxième trimestre. Marine et Thomas avaient, en plus, un exposé d'Histoire à préparer, et Sam une compétition de Judo. Quant à Tina... eh bien, entre ses journées au Collège, les heures qu'elle passait au salon de coiffure de sa mère et celles qu'elle consacrait, dans sa salle de bains, à ce qu'elle appelait ses "essais personnels", elle avait complètement oublié cette histoire d'enquête !
Donc, si Mlle. W*** s'absentait toujours de temps en temps, les quatre y prêtaient moins cas et Sam, -le plus curieux de la bande-, avait reporté son enquête à plus tard. En plus, il s'était avéré impossible d'aller fouiller les affaires personnelles d'Intégra W*** dans le dortoir de l'Internat, fermé pendant la journée...
Tina eut cependant l'occasion d'en savoir "plus" sur "le Colonel". Et cela, complètement par hasard !
Elle revit Elodie W***, au salon de coiffure, un samedi après-midi. Elodie, coquette et aimant bien ses cheveux longs, était venue comme convenu se faire faire une coupe.
Tina avait commencé à bavarder avec elle, tout en lui faisant son schampooing et en lui laissant poser son masque, puis, naturellement, au moment où Elodie allait partir, elle lui proposa d'aller prendre une boisson chaude dans le petit café qui était en face du salon.
Elle ne pensait même plus à l'"enquête" en proposant cela... Elle était simplement heureuse de s'être fait une nouvelle amie, avec laquelle elle se sentait plus d'affinités qu'avec Marine. Elodie était très féminine, et faisait déjà très "femme" pour ses quinze ans, comme Tina.
Dans le café, devant deux thés brûlants, elles en arrivèrent à parler du Collège, et ensuite, de leurs familles.
Tina, qui vivait seule avec sa mère dans un minuscule appartement au-dessus du salon de coiffure, n'avait pas grand'chose à raconter ; aussi questionna-t-elle avec avidité Elodie W*** sur sa famille et sa grande maison, qu'elle n'avait vue que de loin. Le rêve de Tina aurait été d'avoir, elle aussi, des frères et soeurs.
Elodie racontait :
"Oui, j'ai un frère et une soeur, mais ils sont beaucoup plus âgés que moi ! Mon frère Dany, il vit dans les Alpes, il est marié et a deux petites filles super-mignonnes ! Eh oui, je suis "Tante"!!! Mais je ne le vois pas souvent. Ma soeur habite avec nous, à X*** ; mais... tu la connais, au fait ! Puisqu'elle travaille dans notre Collège !!!"

.../...

Chapître 7 /

"Ah... oui, bien sûr, c'est notre A.E. à nous, les 4èmes B... Mademoiselle W***."
"Oui, Intégra ! Je fais aussi partie de ses élèves, mais... (Elodie rit...) Figure-toi qu'elle m'appelle "Mademoiselle W***" devant les autres, dès que j'ai franchi la grille du Collège en fait, et que je ne bénéficie d'aucun traitement de faveur. Elle est assez... spéciale, ma soeur !"
Tina eût l'idée de questionner Elodie pour l' "enquête" des Mousquetaires dont, subitement, elle venait de se rappeler l'existence ! Elle avait là une occasion en or d'en savoir plus... Mais elle n'était pas très douée pour poser des questions !
"Oui...", di-elle. "Spéciale, en effet... sévère. Au début de l'année scolaire, elle me faisait même un peu peur, je crois... Mais... toute la classe l'aime bien, et moi aussi", rajouta-t-elle un peu hypocritement.
Puis elle osa se lancer et poser quelques questions :
"Au fait, tu le sais peut-être, toi ? Je me deman... euh... Elle est souvent absente depuis quelques mois, où va-t-el..."
Tina bafouillait et, en plus, se sentait devenir rouge comme une tomate.
Mis Elodie n'avait pas entendu ces questions, trop occupée à faire de grands signes de la main à quelqu'un, dans la rue, de l'autre côté de la vitre du café.
"Ah, Tina ! Voilà mon père qui vient me chercher..."
Tina se pencha par-dessus la table et vit en effet un homme, très grand et très mince, qui descendait d'une voiture et répondait aux gestes d'Elodie. M. W*** avait l'air plutôt sévère, mais sympathique. Tina trouva qu'il ressemblait un peu à l'acteur Jean Reno.
"Tu me disais?", demanda Elodie à Tina.
"Oh... rien ! Ca peut attendre... Nous nous reverrons au Collège, Elodie ? Si tu veux bien ?"
"Oui ! J'ai bien aimé notre discussion de cet après-midi ! Et puis... je te dois un thé ! Peut-être pourrions-nous nous retrouver mercredi après-midi en ville ? Je vais à l'école de Musique mais à partir de 16 heures je serai libre. Je pourrai venir te chercher au salon, qu'en dis-tu ?"
"Eh bien, c'est d'accord !", répondit Tina avec enthousiasme.
"A plus, alors ! Je dois filer... Père m'attend !"

.../...

Chapître 8 /

Les trois autres Mousquetaires envièrent Tina d'avoir fait avançer leur "enquête", et aussi, un peu secrètement, de s'être faite une nouvelle amie, plus âgée qu'eux de surcroît.
Les évaluations passèrent... plus ou moins bien, mais avec elles le mois de mars s'écoula plus rapidement. Tina et Elodie W*** s'étaient revues deux ou trois fois hors du Collège, mais elles avaient discuté de plein de choses qu'elles aimaient bien, elles avaient fait les boutiques de la ville ensemble tout un samedi après-midi, mais pas une seule minute n'avaient abordé le sujet de la grande soeur d'Elodie, l' "Agent secret".
Début avril, juste avant les vacances de Pâque, le Collège Chaumet (1) organisa comme chaque année à la même saison, une "course d'orientation - jeu de piste" pour les élèves de toutes les Quatrièmes. Tous étaient très excités à l'idée de passer une journée entière dans la nature, loin de la ville et des murs de leur établissement scolaire.
Divisés en plusieurs équipes, de quinze élèves environ, les quatre classes de Quatrième devaient arriver, avec une boussole et un paln de la forête, à trouver des indices sur leur chemin qui les dirigerait en plusiseurs étapes vers le point final du ralliement, qui était une vieille chapelle abandonnée à l'autre bout de la forêt.
La première équipe qui arriverait à la chapelle gagnerait. Le lot promis était alléchant, c'était du matériel informatique pour la classe.
Evidemment, pour ce jeu de pistes les élèves étaient encadrés par quelques-uns de leur professeur et par deux AE dont... leur Colonel, " l'Agent secret".
Et Sam avait tout de suite vu dans cette journée une "occasion en or de faire avancer leur enquête"...
"Rappelez-vous", avait-il dit aux trois autres Mousquetaires, "combien les contacts "humains" sont différents avec nos profs ou AE, pendant une sortie scolaire! L'an dernier, lors du voyage en Italie, j'avais même sympathisé avec Pinocchio, le prof de Chimie ! C'est tout dire..."

(1)

Chapître 9 /

"C'est vrai !", dirent ensemble Marine et Thomas.
"Mvoui... peut-être !", maugréa Tina entre ses dents. Tina avait d'autres soucic immédiats, depuis qu'ils avaient faits leurs premiers pas sur le sentier de la forêt, que d'enquêter sur Mlle. W***.
Elle avait choisi pour cette sortie scolaire la tenue la moins appropriée pour une course d'orientation ! Elle portait une jupe, un tee-shirt et un cache-coeur noirs, avec inscriptions argentées, très chics... pour la ville ; mais ils ne poseraient aucun problème pour marcher, bien qu'un pantalon aurait été plus pratique. Mais, surtout, elle avait aux pieds LA paire de chaussures neuves qu'elle avait justement achetée en compagnie d'Elodie W***, lors de leur après-midi de shopping. Ces chaussures avaient un talon haut d'au moins dix centimètres, ce qui bien sûr pouvait aller pour marcher en ville, sur un terrain plat, mais qui lui posait problème pour marcher sur le sol inégal et les ornières de ce chemin de forêt.
Tina regrettait, pour une fois, sa coquetterie... et elle comprenait que bientôt, ses trois amis proches et le reste de son équipe alalient se moquer d'elle et lui faire des reproches, car elle allait fatalement les ralentir...
Marine, qui avait sa plus vieille paire de baskets aux pieds, ne tarda pas à le faire :
"Tina ! Toujours à la traîne !!! Tu vas nous ralentir, il nous faut faire vite pour gagner ! Nous n'avons encore trouvé que deux indices... Tu ne pouvais pas mettre des chaussures de gym ou des talons plats, pour une fois ?"
Sam et un autre Quatrième B , qui avaient pris la tête du groupe et venaient de trouver le troisième indice, leur plan à la main, jettèrent un regard noir vers la pauvre Tina .
Rougissante, se sentant maintenant ridicule dans sa tenue de ville, Tina répliqua en proposant :
"Je vais... les enlever, mes chaussures à talons ! Pieds nus, j'irai aussi vite que vous et le sol est sec, il n'a pas plus depuis longtemps !"
En effet, le soleil brillait et il faisait chaud, très chaud pour une après-midi d'avril. Comme souvent en Provence.
Le jeu de piste continua.

Chapître 10 /

Une demi-heure plus tard, le groupe dont faisaient partie les Mousquetaires s'était bien avançé dans le jeu de piste, et ils avaient trouvé le dernier indice, qui allait les mener vers la petite chapelle, lorque Sam dit, tout doucement, aux trois autres :
"Suivez-moi ! Abandonnez le jeu et suivez-moi, sans faire de bruit ni attirer l'attention des autres..."
"Qu'y-a-t-il ?", questionna Marine, toujours vive.
"Mademoiselle W*** ... Le Colonel, quoi ! Elle vient de reçevoir un appel sur son portable, et elle est partie par là !"
Il montra du menton, une partie de la forêt . Peu engageante, aucun sentier et uniquement des buissons, des ronces sauvages et des herbes hautes... Il fallait vraiment que cet appel sur son téléphone ait été important, pour qu'Intégra W*** ait été de ce côté-là...
Et il fallait vraiment que la curiosité des Mousquetaires soit grande, pour qu'ils suivent ses pas, en marchant en silence comme des chats... et en se déchirant les vêtements aux ronces.
Bientôt, ils furent assez près pour entendre, non la conversation entière, mais ce que répondait le Colonel à son interlocuteur .
"Une mission ? Lundi prochain ? Bien ! (...) Je serai là à six heures et demie, O.K. !"
Sam se tourna vers les trois autres, un air de victoire sur le visage :
"Vous voyez ! La preuve ! C'est la preuve qu'elle est bien un aganet secret !!! J'avais rais..."
Avant qu'il ne finisse sa phrase, qu'il avait bien sûr prononcée toujours à mi-voix, un hurlement de douleur suraigu lui perça le tympan.
"Aaaaaaah !"
C'était Tina, restée quelques mètres derrière les trois autres... Elle avait eu du mal à les suivre, pieds nus et dans sa tenue de ville.

Chapître 11 /

Le cri de Tina fit se retourner Mademoiselle W***, qui éteignit son portable et vint rapidement vers les Mousquetaires. Elle ne faisait pas attention ni aux ronces, ni au sol inégal. Et elle avait l'air visiblement furieuse.
Ses yeux noirs lançaient comme des vrais éclairs. Marine recula de quelques pas, instinctivement.
"Mais... mais que faîtes-vous là, vous quatre ? Vous... (Elle s'arrêta de parler quelques secondes, puis comprit et continua...) Vous m'ESPIONNEZ ? C'est ça ? Vous m'espionnez ! J'attends vos explications, et vite !"
Avant que Marine, Sam ou Thomas aient pu dire quelque chose , Tina était tombée sur le sol...
"Et toi ? Qu'est-ce que tu as encore ? Tu crois que c'est une tenue pour faire une course d'orientation, ça ? Tu..."
"Je... Quelque chose... Je crois que c'est un serpent...", balbutia Tina qui était devenue blanche comme un linge.
"Quoi ?", hurla Intégra W***, et en même temps elle s'agenouilla devant l'adolescente et lui examina les jambes. "Un sepent t'a piquée ? Laisse-moi voir !"
En effet, trois petite points rouges, au-dessus de la cheville droite de Tina, ne laissaient aucun doute : elle avait bien était piquée par un serpent, en marchant pieds nus dans les hautes herbes.
Intégra W*** ne perdit aucune seconde. Elle passa d'abord, rapidement, un appel téléphonique à l'Hopital de la ville, pour demander des secours et une ambulance près de la Chapelle. En précisant qu'il s'agissait d'une morsure de serpent.
Puis, elle déchira le bas de son tee-shirt et posa un garrot à Tina, juste au-dessus de la morsure. C'était pour que le venin, s'il s'agissait bien d'une vipère, ne se propage pas davantage dans son organisme.
Comme il ne fallait pas, pour la même raison, que Tina marche ou s'agite,Mademoiselle W*** prit Tina sur son dos, et rejoignit le chemin .
"Suivez-moi, vous autres ! Nous ne jouons plus... Nous allons à la Chapelle de l'orée du bois... C'est là que l'ambulance va arriver. Et c'est là que vous retrouverez les autres. Tina... ça va ?"
Tina répondit par un "oui", à peine audible. Elle était angoissée. Et, en plus, avait très mal à la cheville.
Tout se passa ensuite très rapidement, les Mousquetaires se crurent dans un de ces rêves que l'on fait, la nuit, et où les évènements se précipitent comme dans un kaléidoscope d'images.
Il y eut d'abord l'ambulance, qui était arrivée en même temps qu'eux à la Chapelle et qui prit en charge Tina... Il y eut ensuite le savon que leur passa le prof de Maths, pour avoir quitté le sentier alors que cela leur avait été strictement interdit... Il y eut ensuite le regard noir de reproches que leur lança Intégra W*** de la vitre de l'ambulance (Elle accompagnait Tina à l'Hôpital.). Puis, il y eut le retour peu glorieux au Collège en car.
Arrivés devant le Collège, les trois, qui étaient restés silencieux jusque-là, se regardèrent et Sam dit :
"Après cinq heures, j'irai à l'Hôpital voir comment elle va..."
"Oui, nous irons avec toi", rajouta Marine.
Et son frère conclut :
"Après tout, ne sommes-nous pas les quatre Mousquetaires ? Quand un de nous quatre est blessé..."
Il ne finit pas sa phrase, mais les deux autres avaient compris : même si Tina était un peu différente d'eux, ils étaient les "Mousquetaires" depuis trois ans et se devaient aide et assistance dans les coups durs.

Chapître 12 /

La vie de Tina n'était pas en danger. Ils l'apprirent dès qu'ils mirent les pieds dans l'Hôpital.
Grâce à l'inervention rapide d'Intégra W***, qui avait eu les bons gestes et avait appelé les secours, Tina en serait quitte pour... la peur, et une nuit et une journée d'observation à passer à l'Hopital.
L'infirmière en chef conduisit elle-même les trois Mousquetaires dans la chambre de leur amie.
"Vous avez de la visite, Miss France !"
Tina avait en effet hérité de ce surnom, vite trouvé par le personnel soignant à son arrivée dans leur service, à cause de sa tenue... qui lui avait valu cette mésaventure ; car, si elle avait porté un pantalon et des chaussures un peu hautes, cela ne lui serait jamais arrivé d'être mordue par ce serpent.
Tina, assise dans son lit, et manifestement à nouveau en forme, sourit à la femme et accueillit ses amis d'un :
"Hello !", très heureuse et touchée, aussi, de les revoir.
A ses côtés, droite près du petit lit métallique, se tenait le Colonel. L'air un peu moins sévère que la dernière fois qu'ils l'avaient vue, dans l'ambulance... mais l'air sévère, quand même !
"Je vais te laisser, Tina, puisque tes amis sont près de toi maintenant. Et, de toute manière, ta mère ne devrait plus tarder..."
"Au revoir, Mademoiselle W***... et encore une fois, veuillez me pardonner de vous avoir causé tout ce souci... Et... merci !"
"Merci ? Tu n'as pas à me remercier, Tina ! Bon... Je transmettrai ton message à Elodie, je rentre chez moi ce soir... Le proviseur m'a appelée pour me dispenser d'internat, ce soir... vu les évènements de la journée !"
Elle eut un bref sourire, et, après un dernier au revoir de la main aux Mousquetaires, elle sortit de la pièce.
Marine, Sam et Thomas posèrent quelques questions à Tina sur les soins qu'elle avait eus, et, comme elle leur dit qu'elle se sentait très bien, Sam remit la conversation sur leur fameuse "enquête" :
"Bon ! Parlons peu, parlons bien ! Notre enquête... Vous voyez, elle est bien assistante d'éducation ET agent secret ! Je..."
"Oh, non !", dit Tina d'une voix plus douce. "Nous avons eu le temps de parler, ici, elle et moi, et... la solution est beaucoup plus simple que ça, croyez-moi !"

Chapître 13 /

Tous les trois se tournèrent vers la "Miss" (Ce surnom allait lui rester !), chacun avec une réaction différente...
Thomas, les yeux pleins de points d'interrogation, mais toujours silencieux comme à son habitude...
Marine, se précipitant vers Tina, comme si en étant plus près d'elle, elle allait savoir plus vite...
Et Sam, en lançant une suite de questions un peu emmêlées, tant son désir de savoir enfin était grand (Après tout, l' "enquête", c'était "son" idée à lui !...) :
"Quoi ? Comment ? Tina ? Tu as osé la questionn... Elle t'a tout dit ? Alors ?"
"Arrête de parler comme ça, Sam ! Je vais tout vous expliquer... En fait, j'aurais dû me douter que la solution de ton "énigme" était très simple, car Elodie m'en avait un peu parlé."
Elle se cala dans les oreillers et s'offrit le luxe d'une petite pause. Pour les faire attendre un peu... Elle sourit aux six yeux interrogateurs qui lui faisaient face, puis elle reprit et expliqua :
"Bon ! Vous savez que Mademoiselle W*** joue merveilleusement bien du Piano ? Madame A***, la prof de Musique, l'appelle souvent à la rescousse pour ses cours..."
"Oui, et alors ?", osa interrompre Sam, toujours impatient.
"Eh bien, figurez-vous que le Colonel a DEUX métiers ! C'est possible, dans la vie, de mener de front deux carrières à la fois... si on a beaucoup d'énergie,et vous savez bien que Mademoiselle W*** en a à revendre ! Alors..."
"Alors, elle est aussi pianiste ?", interrogea Marine. Elle avait les yeux qui brillaient. Admirative.
"Oui, elle est aussi pianiste. Dans l'Armée. Tu vois, Sam, aucun rapport avec des activités d'espionnage... alors, oublie ce surnom de "F.B.I."que tu emploies souvent à tort et à travers, quand tu parles de Mademoiselle W***!!!"
"Et... le coup de fil qu'elle a reçu cet après-midi, alors ?", demanda Sam. Il lui en fallait beaucoup, des explications, pour être convaincu !
"Eh bien, c'était pour l'avertir qu'il lui fallait aller jouer à Bonn, en Allemagne, lundi prochain; la "Sonate au Clair de Lune"... vous vous rappelez ? Elle nous l'avait interprétée pendant un des cours de Décembre de Madame A***... Elle a souvent des missions à l'étranger, c'est pour cela qu'elle a l'air fatiguée en revenant... décalage horaire... Tu vois, j'ai eu toutes les explications car..."
Elle s'arrêta, porta la main à sa bouche pour masquer son rire, puis elle reprit :
"Car je peux vous garantir qu'elle a bien ri, et s'est bien moquée de vous,quand je lui ai parlé de cette histoire d'agent secret que vous aviez imaginé !"

Chapître 14 /

"Quoi ?"
"Tu lui as dit ??? Que... Arf !"
"Mais tu es folle! Tina !"
Sam, Thomas et Marine avaient parlé en même temps.
Tina ne soucilla pas et elle continua :
"Mais...? Pourquoi pas ? D'abord, elle m'intimide moins que vous, moi, la Colonel ; parce que je suis amie avec sa soeur Elodie et que je sais qu'elle est... une personne très gentille, sa soeur l'adore ! Et ensuite... eh bien, parce qu'une fois toutes les deux seules dans cette chambre, mes soins terminés, il a bien fallu que je lui avoue que si nous étions à cet endroit de la forêt, où le serpent m'a mordue, c'est parce que nous l'espionnions !"
"Comment ? Tu lui as dit que nous l'espionnions ?", s'exclama Sam.
"Et... elle nous en veut ?", demanda Marine d'une voix un peu blanche, car elle tenait avant toute autre chose à l'estime de Mademoiselle W***.
Tina reprit :
"Nous en vouloir ? Mais non ! Pas le moins du monde !!! Je vous assure... qu'elle a bien ri ! Aux larmes ! Elle répétait :"Moi, un aganet secret ? Arf ! Ces chères petites têtes blondes, qu'est-ce-qu'elles ne vont pas inventer !!!" Elle était pliée, je vous dis !!! Et... vous savez... elle est rudement gentille. Elle aurait pu me laisser seule et partir ; non, elle a tenu à rester avec moi tant que j'étais toute seule."
"Dès demain, je lui parlerai et je lui présenterai mes excuses.", dit Marine fermement.
"Nous irons avec toi", dit Thomas. "Après tout, nous sommes tous responsables..."
"Oui !" Sam tenait à avoir le mot de la fin... "Enfin, moi... un peu plus que vous trois, il me semble ! Aussi irons-nous lui parler, oui, c'est une bonne idée, Marine, que tu as là..."
Tous les quatre restèrent silencieux, puis Sam, l'air un peu rêveur, conclut :
"Mais quand même... Quelle belle histoire cela aurait été... de quoi en écrire un livre, peut-être, même... Hein ! Si notre Colonelle avait été VRAIMENT Agent secret ???"

FIN
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