Chapitre 2 : Un ange.
Il est grand temps de découvrir qui est vraiment cette comtesse de Marchevilles. Je en possède sur elle que très peu d'informations. Pour découvrir celles qui me manquent, je décide d'interroger la personne la plus à même de me répondre : sa Majesté al Reine Marie-Antoinette. Elle m'accueille avec plaisir, comme à son habitude. Je pose un genou sur le sol devant elle.
OJ : Majesté !
MA : Oscar, alors, dites-moi, avez-vous appris beaucoup du corps ?
OJ : Pas assez pour trancher, hélas, majesté et j'aurais besoin de votre concours.
MA : Considérez-moi comme à votre service, colonel. Que désirez-vous ?
OJ : Parlez-moi de la comtesse. Que pouvez-vous m'apprendre à son sujet ?
MA : Très bien, asseyez-vous, mon ami.
Je m'assieds et Marie-Antoinette me sert à boire.
MA : La comtesse Nadine de Marchevilles est veuve. Son mari, le comte de Marchevilles est décédé il y a quatre ans au cours d'une chasse. Il l'a laissée seule avec leur fils Pierre.
OJ : Cet enfant est donc orphelin désormais ?
MA : Dieu, je n'y pensais pas. Pauvre petit Pierre ! Oscar, j'avais sa mère en grande amitié. Pourrais-je vous demander… ?
OJ : N'ayez pas de souci, madame, je me charge de trouver une famille d'adoption convenable pour cet enfant et, en attendant, il aura un foyer chez moi.
MA : Oh, Oscar, je en sais comment vous remercier.
OJ : Ainsi, vous étiez très liée à madame la comtesse de Marchevilles ?
MA : Oh, Oscar, quelle bonne âme elle était. Vous ne sauriez y croire, elle était la confidente de toutes les dames de compagnie. Toutes l'aimaient. Vous savez, Oscar, élever seule sans père un garçonnet et gérer en prime tout le comté de Marchevilles, c'est un lourd labeur, et elle l'accomplissait seule sans jamais se plaindre.
OJ : semblait-elle encore soucieuse de la mort de son époux ? Elle aurait pu vouloir s'en venger, ce qui aurait causé sa mort.
MA : Impossible, ce n'est point un homme mais un loup qui tua le comte alors qu'il chassait sur le territoire de l'animal. Quant à avoir la nostalgie de son mari, oui, peut-être l'avait-elle ! Je l'ai surprise plusieurs fois à renifler et à baisser la tête. Mais, ce me semble, elle était à nouveau fiancée.
OJ : Fiancée ? C'est une nouvelle intéressante.
MA : N'est-ce pas ? Elle avait du succès auprès de ces messieurs, croyez-moi.
OJ : Ah oui, hum, pas inintéressant.
MA : Mais elle n'en a jamais abusé, jamais. C'était une femme de bien, Oscar, je vous l'assure.
OJ : Je vous remercie, votre majesté. Permettez-moi de disposer. Et puis-je me permettre de demander l'autorisation de votre majesté pour interroger vos dames de compagnie ?
MA : Faites donc ! Mais je ne pense pas que vous appreniez grand-chose. Elle se confiait peu, mais tout le monde l'aimait. Croyez-m'en, votre assassin, vous ne le trouverez point à Versailles.
OJ : Permettez-moi, madame, d'en juger !
Mais la reine est sincère. Les dames de compagnie me le prouvent. Quelle guigne ! Je viens d'écoper du cadavre d'un ange.